SYSTEMA

“Systema” est un terme générique pour désigner non pas un, mais plusieurs arts martiaux Russes. Tout comme “Jūjutsu” au Japon, ou “Gong Fu” en Chine, il y a une immense variété de pratiques derrière un tel terme. Ainsi, parmi les écoles s’appelant “Systema”, on trouvera, pêle-mêle :

– des pratiques corporelles de santé, permettant de développer un rapport serein à la violence, et de survivre à une confrontation physique
– du développement personnel, voire de la thérapie psycho-corporelle, dont le rapport à la violence n’est que très lointain
– de la mystique, tantôt inspirée par le christianisme orthodoxe, tantôt par des pratiques chamaniques Sibériennes
– du corps-à-corps militaire, extrêmement brutal, et très simple dans son utilisation, pour faire le plus de dégâts possible avant de mourir
– des méthodes policières, pour interpeller un suspect
– des protocoles pour les gardes du corps (extradition et protection de témoins…)
– des techniques d’agent du renseignement (assassinat, fuite, vol de documents…)
– du combat de rue, dans un style “MMA sans gants”, avec adversaires multiples, chaussures de sécurité, bouteilles et chaises, et sol accidenté
– des pratiques inspirées à la fois de certaines danses traditionnelles, et de l’escrime Cosaque (la forme était souvent la même pour préparer le corps des enfants)

Certaines écoles se pratiquent avec un niveau de relâchement qui donne un aspect “mollasson” aux pratiquants, là où, ailleurs, d’autres sont relâchés simplement comme peut l’être un bon boxeur. Certaines ont des grades, d’autres non… Certaines arborent des tenues spécifiques pour pratiquer, et d’autres conseillent de pratiquer dans des vêtements de la vie de tous les jours. Et enfin, particularité toute Francophone : certains appellent cela “Le Systema”, et d’autres “La Systema”, simplement parce que, pour dire “Système”, on emploie un mot féminin en Russe, et un mot masculin en Français…
Ce qui est certain, c’est que le terme générique “Systema” est plutôt récent (fin du 20ème siècle), et que beaucoup d’écoles, sans rapport les unes avec les autres, se sont renommées “Systema” pour bénéficier de la réputation de ce terme. Pour toutes ces raisons, les influences martiales varieront énormément d’un cours de Systema à un autre : Kadoshnikov, Vassiliev, Ryabko, Sambo, Samoz, Combat Russe, Poznai Sebia, Rukopashnii Boi, ROSS, Homo Ludens, Izvor, Skobar, Golitsine, Sibirskiy Viun, etc… etc…

LE PROFESSEUR, SON STYLE

Je m’appelle Gauthier Lamothe. Je suis né en 1986, et j’ai commencé à pratiquer les arts martiaux en 1989. Jusqu’à mes 14 ans, j’ai acquis quelques bases de Judô et d’escrime, et un tout petit peu de boxe anglaise et de karaté.
De 14 à 19 ans, j’ai ensuite pratiqué de front le Hapkido (style Hankido), le Taekwondo, le Pancrase, et l’American Kenpo (style MACE). Au moment où j’ai commencé à enseigner le Taekwondo et le MACE, j’ai découvert l’enseignement de Stéphane Vartanian, dans ce qui allait devenir, quelques années plus tard, l’école “SYSTEMA LYON”.
Toujours à cette période, je me suis passionné pour tout un tas de pratiques corporelles et de thérapie manuelle, dont certaines que j’enseigne encore aujourd’hui (Qigong, Yoga, Pilates, notamment). Dans le même temps, j’ai étudié beaucoup d’arts martiaux, de self-défenses, et de sports de combat différents, très superficiellement, plus par gourmandise que par envie de les maîtriser. Cela m’a donné une culture générale, et m’a donné un goût prononcé pour les échanges entre pratiquants aux horizons divers.
C’est lors de l’un de ces échanges, en 2005, que j’ai découvert la communauté parisienne du Systema, lors d’un atelier donné par Sébastien Villalba. Je me suis ensuite entraîné auprès de Jérôme Kadyan quelques années, puis quelques années auprès de Khosrow Helly, Sinicha Jeftic, Benoît Mitre et quelques autres.
Dans le même temps, j’ai pratiqué 4 ans chez Serge Augier, qui enseignait à l’époque une synthèse d’arts martiaux Chinois et Philippins. Ensuite, toujours en pratiquant le Systema, j’ai continué à m’amuser un peu dans les sports de combat, en pratiquant, sporadiquement, le Sambo, le MMA, et le Jujitsu Brésilien (je n’ai aucune prétention de niveau dans ces disciplines, et les pratique simplement par amusement). J’ai aussi fait un bref passage d’une saison chez Kacem Zoughari, remarquable technicien dont la manière de bouger m’a énormément nourri, malgré le peu de temps passé à suivre ses cours.
J’ai commencé à enseigner le Systema en 2012, à Paris, et continue de le faire, depuis, en stages, ou en cours réguliers, dans plusieurs structures différentes. J’ai eu le plaisir d’enseigner autant à des pratiquants chevronnés, qu’à des paramédicaux (infirmiers, psychomotriciens…), des adolescents gérés par l’administration pénitentiaire, ou tout simplement des personnes qui n’avaient jamais pratiqué arts martiaux, self-défense, ou sports de combat, mais qui ont eu envie de pratiquer.
Je continue d’étudier le Systema en tant qu’élève, principalement avec Sébastien Villalba, ami et partenaire d’entraînement indéfectible, et auprès d’experts internationaux, lors de stages en France, en Russie, ou ailleurs, ce qui me fait parfois évoluer dans des directions inattendues.
La méthode que je propose est basée sur la réflexion suivante : sur Internet, on trouve des milliers de témoignages d’agressions, de vidéos, de rapports de police, d’anecdotes de militaires, ou de situations de survie racontées a posteriori… Dans tout ce que j’ai pu voir, quel que soit le contexte, il n’y a pas une seule et unique manière de régler un problème, et ce n’est que très rarement le savoir-faire d’une personne qui fait qu’elle reste en vie : le facteur déterminant est la capacité à s’adapter.

Le professeur

Gauthier Lamothe